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 shoot at the devil ❞ graham et salem

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Salem Abernathy
Salem Abernathy

DISTRICT 4 ❖ fishing


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shoot at the devil ❞ graham et salem _
MessageSujet: shoot at the devil ❞ graham et salem   shoot at the devil ❞ graham et salem EmptySam 28 Mai - 4:49

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SHOOT AT THE DEVIL
graham et salem


J’ouvris tranquillement les yeux. Un à la fois, doucement. Comme si je voulais faire durer mon réveil qui, en fait, était entamé depuis des heures. Encore une fois, un rêve étrange. Cette fois-ci, il y avait été plus sombre que jamais, des lumières dansantes m’aveuglant, des taches de sang, des cris stridents qui faisaient presque saigner mes oreilles. Des flashs. Des apparitions. Pas des souvenirs, ni des visions. Simplement mes peurs les plus terrifiantes. Me redressant sur le matelas, je jetai un regard à travers la fenêtre, que j’avais ouverte cette nuit. Il faisait chaud, trop chaud, dans cette chambre, je m’étais réveillé en sursaut et en sueur. Il me fallait de l’air frais. Sinon, c’était la suffocation. Et les rêves, malgré tout, ça peut nous tuer. Posant mes pieds sur le sol glacial, mes yeux se levèrent d’un air las vers la porte. Je savais ce qui m’attendait. Graham allait m’emmener m’entraîner. Pas tout de suite, il était trop tôt, le soleil était à peine visible au-dessus du district 4. Mais une fois qu’il serait levé, il faudrait y aller. Et ce serait la souffrance, encore et encore la souffrance. Mes muscles qui ne répondraient plus, mes yeux s’alourdissant, ma peau s’écorchant, mon être entier me brûlant. C’était toujours comme cela, il me poussait à bout, trop à bout. Je le détestais pour ça. Mais il le fallait, j’en étais conscient. Mais j’avais bien envie que parfois, il me laisse tranquille. Juste une fois.

Bien décidé à le devancer, cette fois, pour lui montrer une fois pour toutes que je n’étais pas un incapable comme il semblait parfois le croire, je me levai d’un bond, jetai un coup d’œil à l’extérieur pour vérifier la température avant d’enfiler un t-shirt, un chandail long et de simples pantalons, habit habituel pour l’entraînement. Prenant tout ce qui était selon moi nécessaire, j’ouvris doucement la porte de ma chambre et tentai de sortir en faisant le moins de bruit possible. Une fois dehors, inspirant l’odeur bien particulière des aurores et de la rosée du matin, je me mis en marche, d’un bon pas, vers la rive la plus proche, ma préférée. Graham savait que j’allais toujours à cet endroit. S’il voulait me trouver, il viendrait me chercher. Et au fond de moi, je savais qu’il le ferait. J’arrivai là-bas en peu de temps et posant mon sac sur le sol, je m’assis sur la grève, parcourant le paysage du regard. Le lever de soleil était magnifique, ça c’était clair.

Aujourd’hui, j’étais bien décidé à le faire payer pour toute cette souffrance. Gagnant des Jeux, ein ? Eh bien son frère allait être aussi bon que lui. Et rien n’allait me faire changer d’avis. Et si j’étais d’humeur massacrante, il allait l’endurer, tout simplement. Il ne faisait rien pour m’aider, je n’allais rien faire en retour. Je ne suis pas du genre généreux. Aujourd’hui, je n’allais pas supplier. S’il croyait m’entendre geindre, il pouvait faire un croix là-dessus. J’étais plus fort qu’il ne le pensait. J’allais le prouver. J’en avais ras-le-bol de l’entendre me dire de travailler davantage, plus vite, plus fort, comme ceci, comme cela. Et c’était pareil pour nous deux, pour moi, et pour Maila. Mes yeux vagabondant sur le courant de l’eau, je plissai des lèvres. Au fond, je comprenais ses motifs. Je savais pourquoi il faisait tout cela, pourquoi ils nous entraînaient aussi fort. Pourquoi ils nous faisait subir tout cela. Je le savais. Mais savoir, c’est une chose. L’accepter… c’en est une autre. Et à chaque fois que je le regardais, que je l’entendais me dire de me relever et de continuer, c’était la colère qui m’envahissait, qui me faisait carrément voir noir, qui me faisait pester contre lui, contre ce foutu frère qui me faisait courir plus vite quand mes jambes me lâchaient et ne me supportaient plus. J’étais comme ça.

Quelques minutes plus tard, une fois que le soleil était bien levé, j’entendis des pas derrière moi. Certainement lui. Non, pas certainement, c’était lui, j’en étais sûr. Je le reconnaîtrais entre milles. Haussant des sourcils, me relevant sur mes pieds et me retournant vers lui, je lui fis un petit sourire bien provocateur. « Tu as décidé de faire la grasse matinée ? » me moquais-je, juste pour l’agacer un peu d'avoir été là avant lui.
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Graham Abernathy
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MessageSujet: Re: shoot at the devil ❞ graham et salem   shoot at the devil ❞ graham et salem EmptyDim 29 Mai - 0:49

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can I find a place within to live my life without you?
Je me réveillai en sursaut. Son visage m'était encore apparu. Leurs visages. Bonnie et Leven. La gamine que j'avais jeter entre les griffes des autres tributs alors que j'étais censé la protéger et sa sœur. Je soupirai, passant mes mains sur mon visage et saisissant le radio-réveil posé sur ma table de nuit. Dans tous les cas, il était l'heure pour moi de me lever. Je me mis donc debout, prenant le temps de m'étirer, et enfilai un jean au dessus de mon caleçon, sortant ensuite torse-nu de ma chambre. La maison semblait encore sommeiller. Tant mieux, je n'allais pas devoir me disputer la salle de bains avec Salem ou Maila. Marchant le long du corridor du couloir de l'étage -les maisons des Vainqueurs ayant toutes une étage puisqu'elles étaient quasiment identiques les unes aux autres-, j'ouvris au passage la porte de la chambre de notre mère qui, évidemment, était vide. Celle de Maila, qui de son côté dormait comme un loir. Celle de Salem, qui semblait l'avoir déserté. C'était encore mieux. Au moins, peut-être aurait-il la bonne idée de s'échauffer avant mon arrivée.

Je descendis les escalier quatre à quatre, arrivant dans la cuisine. Sur le plan de travail était posé un mot de ma mère. Rentrerais tard ce soir, n'oublie pas de réveiller ta sœur Graham, bisous Maman. Pourquoi se sentait-elle obligée de préciser qu'elle s'adressait à moi? Salem n'aurait pas la présence d'esprit d'aller lire le mot qu'elle allait laisser et Maila n'allait pas se réveiller avant le milieu de l'après-midi si personne ne se chargeait de l'extirper des bras de Morphée. Je roulais des yeux et pris un truc à grignoter dans le placard avant de remonter pour prendre ma douche. T-shirt noir et jean bleu marine délavé, agrémenté d'un pull en laine gris foncé. Ça irait parfaitement pour le programme de la journée et, au moins, je pourrais virer la laine si jamais j'avais trop chaud. Je me dirigeai donc vers la salle de bains, me déshabillait, et me lavai. Une fois sortie, je me rhabillai, laissant mes cheveux dans l'état pitoyable -soit totalement décoiffés et trempés- dans lequel ils étaient. Je me dirigeai ensuite vers la chambre de Maila, dans laquelle je pénétrait, m'asseyant sur son lit. D'un geste calme, doux, je secouai son épaule. Réveille-toi. Cependant, le contact de ma peau sur la sienne et le son de ma voix semblaient n'avoir aucun effet sur elle. Au lieu de la réveiller, je ne réussi qu'à lui arracher un peu gémissement et un changement de position. Ce ne fut que quand une goutte d'eau trouva son chemin de mes cheveux à sa tempe qu'elle ouvrit les yeux. Il est l'heure. Va t'habiller, je te prépare ton petit-déjeuner. Puis, sans même lui laisser le temps de pester contre leur matinale qu'il était, je redescendis dans la cuisine pour lui faire à manger.

Je mis une bonne heure à m'assurer que tout était en ordre et que je pouvais partir. Déposant un baiser sur le front de ma sœur, je la prévins qu'elle avait entrainement ce soir, à dix-neuf heures, à la lisière des bois. Je ne choisissais jamais le même endroit pour Salem et pour Maila pour ne pas qu'ils se comparent à l'autre, ce qui aurait été totalement idiot. Ils n'avaient pas la même carrure, les mêmes capacités physique. Ils avaient un sexe et un âge différent et, par conséquent, ils ne pouvaient pas faire les mêmes choses. Du coup, j'axais les séances d'entrainements en fonction de leurs points forts et de leurs points faibles. Certes, j'étais dur avec eux, mais c'était car je ne pourrais jamais supporter de les perdre là où j'ai moi-même failli mourir. Je sortis alors de la maison et me mit à marcher en direction de la plage, où j'avais donné rendez-vous à Salem, comme tous les deux jours. Étant natifs du Quatre, nous avions de grande facilité dans l'eau, mais parfois des choses bloquaient et je voulais trouver ces choses qui risquaient de faire tomber mon frère une fois dans les Jeux. Sur le chemin, mon esprit divergea, passant de Leven aux Jeux, en passant par Senja et Damis, Maila et Salem. Lorsque j'arrivais sur la plage, le soleil était déjà levé. Salem dut entendre mes pas puisqu'il se retourna et m'adressa un sourire exaspérant. Tu as décidé de faire la grasse matinée ? Je serrai les dents, me disant que j'allais lui faire payer ses remarques à deux balles durant l'entrainement. Instantanément, mon visage se détendit. J'avais beau aimer mon frère, il y avait des limites à ne pas dépasser. Lui rendant son sourire, je dis : Fallait bien que quelqu'un s'occupe de Maila, puisque t'étais pas décidé à le faire avant de partir. A chaque fois, je ne manquais pas de lui faire remarquer qu'il n'avait pas fait telle ou telle chose. Je soupirai. Déshabilles-toi, aujourd'hui l'entrainement va se passer dans l'eau.
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Salem Abernathy
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MessageSujet: Re: shoot at the devil ❞ graham et salem   shoot at the devil ❞ graham et salem EmptyDim 29 Mai - 19:57

Je le vis serrer des dents. La journée commençait bien, l’entraînement encore mieux. Je lui prouvais que j’étais bien d’humeur à le faire suer autant qu’il le faisait pour moi. Un jeu, ça se joue à deux, n’est-ce pas ? Ne lâchant pas mon sourire, j’eus un petit frisson en recevant une rafale de vent. Malgré le soleil levé, la température n’était pas la plus chaude et le fait que nous soyons près de la plage n’aidait en rien ; il allait faire assez froid aujourd’hui. Il ne me manquait plus qu’à espérer qu’on resterait sur la berge, à faire de la course ou quelque chose du même genre, afin de se réchauffer un peu les muscles. Graham était arrivé les cheveux mouillés, sans doute avait-il pris une bonne douche. Je préférais prendre les miennes le soir, comme ça je n’avais pas à livrer une guerre mondiale pour me laver le matin. Ça facilitait bien les choses et un conflit de moins dans la maison des Abernathy, c’était toujours préférable. Disons qu’on avait tous des caractères explosifs. Notre pauvre mère. Parfois, je me disais qu’on ne lui rendait pas la vie facile… Et ça m’arrivait de me demander si ça avait été différent avec notre père dans les parages. Aurait-il su calmer nos esprits ? À faire régner une sorte d’ordre, nous empêcher de nous chamailler ? Ces questions allaient demeurer sans réponse, ça c’était clair, mais je ne pouvais m’empêcher d’y penser. Mais bon, au fond, des frères et sœurs qui ne s’engueulent jamais, ce n’est pas très naturel, non ?

Je le fixai donc dans les yeux, attendant de voir la suite. Son visage se détendit. Il me connaissait trop bien, il savait que j’allais agir de cette manière. C’était inévitable. Il me rendit un sourire, son sourire habituel, et ce fut à mon tour de serrer la machoire. Mais je n’allais rien laisser paraître. Je savais qu’il était plus fort que moi, plus rusé, plus courageux. J’en étais conscient. Mais ce n’est pas comme si j’allais plier devant lui. « Fallait bien que quelqu'un s'occupe de Maila, puisque t'étais pas décidé à le faire avant de partir. » Aussitôt, mon sourire disparut et je voulus laisser échapper un grognement. J’avais totalement oublié Maila, c’était vrai. Non pas que je ne m’en occupais jamais, mais j’avais été si accaparé par cet entraînement en me réveillant que j’avais perdu Maila dans mon esprit. Et ma mère. J’avais été égoïste. Mais ce qui est fait et fait, et je n’allais pas m’attarder sur ce détail pendant dix ans. De toute manière, il s’en était occupé, alors je n’avais pas trop de soucis à me faire, non ? « Faut bien qu’elle apprenne à se débrouiller toute seule » répondis-je du tact au tact. « C’est pas toi qui nous enseigne ça tous les jours ? » ajoutais-je de mon ton le plus baveux, esquissant un petit sourire bien rapide. C’était plus fort que moi, il fallait que je lui renvois ça à la figure. Et de toute manière, c’était vrai.

« Déshabilles-toi, aujourd'hui l'entraînement va se passer dans l'eau. » Je déglutis, mes yeux devenant tout rond, et je l’observai, incrédule. Dans l’eau ? Dans cette température ? « T’es fou, ou quoi ? À cette heure l’eau va être glaciale ! Tu veux que je me tue à l’hypothermie ? » La remarque jaillit de ma bouche aussitôt, sans même que je prenne le temps d’y réfléchir. Il était complètement dingue, ma parole. Déjà que l’eau autour du district était toujours assez froide, à cette heure et alors que le vent soufflait assez frais, elle allait être carrément gelée. J’aimais bien être dans l’eau, le corps était plus agile, plus rapide et moins lourd, mais j’étais loin d’être suicidaire. Mais bon, je savais qu’il avait raison. Me préparer à tout ce qui pouvait il y avoir dans l’arène des Jeux. Et ce n’était pas impossible qu’ils me foutent dans un froid polaire, sur une plaque de glace au beau milieu d’un océan d’un froid insoutenable. Et là, j’aurais eu l’air ridicule. Autant m’y habituer tout de suite. Je lui jetai un regard mauvais avant d’enlever mon premier chandail de laine, grommelant entre mes dents. « D’accord, monsieur le dictateur. » Je retirai ensuite mes chaussures, puis mes bas, avant d’enlever mon pantalon et mon t-shirt, grelottant à l’air frais du matin. Le visage fermé, redoutant l’eau comme si elle était un animal enragé, je m’approchai doucement et ne fit qu’engloutir mon pied droit avant de le retirer, comme brûlé. En effet, c’était glacial. Je pris une inspiration. Quand il faut le faire...
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Graham Abernathy
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MessageSujet: Re: shoot at the devil ❞ graham et salem   shoot at the devil ❞ graham et salem EmptyDim 29 Mai - 22:37

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Faut bien qu’elle apprenne à se débrouiller toute seule. C’est pas toi qui nous enseigne ça tous les jours ? Mon sang ne fit qu'un tour tandis que Salem affichait un nouveau sourire sur le visage. Je serrai les poings, fronçai les sourcils, tentant tant bien que mal de me calmer. Le simple fait qu'il comparait ce que je leur apprenait pour survivre dans les Jeux et notre vie dans le District m'énervait au plus haut point. Dans le Quatre, ils n'avaient pas besoin d'aller cueillir des feuilles comestibles, d'aller chasser des oiseaux ou des lapins, de prendre le temps de pêcher, de marcher pendant des heures pour trouver de l'eau. Non, ici, il y avait fruits, légumes, viandes et poissons à portée de main, sans oublier l'eau courante. Quand ils voulaient se coucher, ils n'avaient qu'à tirer les couvertures de leur lit et s'y plonger. Alors que dans l'arène, si tu étais fatigué, tu devais trouver un endroit sûr, pas trop humide si possible en hauteur ou, au contraire, en profondeur. Dans les Districts, ils pouvaient dormir la plupart du temps sur leurs deux oreilles tandis que, pendant plusieurs mois, je devais toujours rester sur mes gardes malgré le tribut qui faisait la sentinelle. Je n'avais quasiment jamais eu de nuit entière pour me reposer, j'étais toujours à cran. Mais ça, j'espère qu'ils ne le comprendront jamais car cela voudrait dire qu'ils n'ont pas participer à ces Jeux de la faims, qu'ils n'auront eut à tuer personne. Qu'ils vivaient, au lieu de survivre. Car même après les Jeux, vous ne vivez plus.

Cependant, je ne perdis pas de temps à m'énerver contre lui. Une dispute de plus n'était pas ce qui allait le sauver si son nom était tiré durant la Moisson, bien au contraire. Tandis que la brise donna un peu plus d'intensité, secouant mon échine d'une vague de frisson, une idée me traversa l'esprit. Presque instantanément, je me détendit. Sourire aux lèvres, je regardai autour de nous, m'attardant sur l'eau, avant de reposer mes yeux sur Salem. Déshabilles-toi, aujourd'hui l'entraînement va se passer dans l'eau. J'avais un air sadique sur le visage. Une vraie saloperie. Mais il fallait que mon frère se mette dans des situations extrêmes ici-même s'il voulait vivre dans l'arène. Je manquai d'éclater de rire devant ses yeux éberlués, rappelant ceux des cartoons. T’es fou, ou quoi ? À cette heure l’eau va être glaciale ! Tu veux que je me tue à l’hypothermie ? J'arrivai à refouler le rire que j'avais au travers de la gorge, reprenant un air sérieux. Il avait raison, il allait se les geler. Mais il n'était pas à l'abri d'une toundra glaciale comme arène. Je me souviens -et il devait s'en rappeler aussi- de la quarante-septième édition des Jeux à laquelle avait justement participé Rowan, un de mes amis. Une toundra, justement. Elle n'avait pas duré bien longtemps. Les candidats mourraient littéralement de froid une fois la nuit tombée. Ça n'avait guère plus aux Juges. Ni au Capitole. Sur ce point, j'avais eu de la chance d'être dans un paysage banal : une jungle. Certes dépaysant, mais au moins on avait de quoi se réchauffer, se cacher, et chasser. Salem me jeta un regard noir tandis qu'il se déshabillait pour se mettre en caleçon. Il finit par dire, entre le grognement et le râle : D’accord, monsieur le dictateur. Je lui adressait mon plus beau sourire, dévoilant toutes mes dents. Je savais qu'il détestait quand je faisais ça mais, après tout, c'était mon devoir de grand frère de le mettre en boule à la moindre occasion, non? Observant sa musculature nouvelle, je ne pu m'empêcher de lui faire une remarque. Tu vois que mes entrainements sont utiles. Avec des tablettes pareilles, tu va toutes les faire craquer. Mais je savais qu'il ne craquait que pour une fille. Cependant, je me gardai bien de lui dire sinon nous allions très rapidement dévier sur le sujet Leven, point extrêmement sensible pour moi. Je lui souris de nouveau, cette fois comme un grand frère et non pas comme un coach. Parfois même, je m'adressai à Maila et à Salem comme si j'étais leur père. En fait, je me demandai tout le temps ce qu'aurait fait papa dans telle ou telle situation. Mais à chaque fois, je m'enlevais rapidement cette pensée de la tête. Après tout, il était parti.

En voyant Salem hésitant comme il était, je ne pu retenir un rire. Non pas que je me moquais de lui à proprement parlé, mais il fallait avouer que c'était un tableau plutôt comique. Compatissant, je dis : Allez, c'est pas si dur. Comme je connaissais mon frère mieux que personne, je retirai la laine que j'avais sur le dos, mon t-shirt, mon jean et tout ce que j'avais sur moi hormis mon caleçon. Par bonheur, il n'était pas blanc et n'allait pas devenir transparent. Je zieuter à la recherche d'un ponton ou d'une pierre. Mon regard finit par se poser sur un rocher. Je grimpai dessus et, après avoir pris une grande respiration, je plongeai. L'eau était glacée. J'avais l'impression de plonger dans de l'acide, d'avoir des milliers d'aiguilles qui me piquaient. Mais, tant bien que mal, je serrai les dents et affichai un grand sourire à Salem. Tu vois, elle est pas si froide. Mais j'avais l'impression de crever, dans cette eau.
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Salem Abernathy
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shoot at the devil ❞ graham et salem _
MessageSujet: Re: shoot at the devil ❞ graham et salem   shoot at the devil ❞ graham et salem EmptyLun 30 Mai - 4:52

Ça m’arrivait d’avoir ses impulsions, ses quelques secondes, ou des moments plus longs, pendant lesquels je traitait mon frère de tous les noms. Ou il, en fait, perdait sa statut de frère dans mon esprit, tellement j’étais dans une colère noire. Ça n’arrivait que pendant les entraînements. Ces petits moments d’égarement, alors que j’étais plus fatigué que jamais, que j’en avais assez et qu’il m’observait, sourcils froncés, en se disant probablement que si j’allais dans l’arène, je succomberais assez vite. Au fond, je n’avais aucune envie de le décevoir, c’était ça le problème. Il m’énervait, me mettait dans une sale humeur la plupart du temps, mais quelque chose faisait que jamais, au grand jamais je ne voudrais qu’il me regarde et que je sache qu’il était déçu. Pathétique, non ? Mais c’est ça la famille, je crois. Je n’avais jamais parlé de cela à qui que ce soit, même pas à Bonnie. J’en avais souvent eu envie, à Maila même, juste pour voir si j’étais tout seul à le penser, si c’était normal. Je me tirai hors de mes pensées, il ne fallait pas que je sois trop distrait. De toute manière, les rafales de vents allaient me garder bien concentrer sur mon objectif. En observant le sourire de Graham, triomphant, je ne pus m’empêcher de me dire qu’on se ressemblait, à quelque part. Nos cheveux étaient d’une couleur semblable, nos yeux aussi grands, et nos sourires immenses quand on s’y mettait. Mais en le voyant, me sourire comme cela, ça me mit le feu au derrière et je serrai la mâchoire. Oh, et il le faisait exprès, en plus. Je secouai la tête. Sacré Graham.

« Tu vois que mes entraînements sont utiles. Avec des tablettes pareilles, tu va toutes les faire craquer. » Je lui jetai un regard entendu, mais baissai toutefois mes yeux vers mon torse. C’est vrai que je commençais à me faire des muscles. Je n’étais pas du genre à m’entraîner que pour cela, à vrai dire je me foutais un peu du physique, en autant que ce soit présentable, mais c’était agréable de savoir que je ne ressemblais à un flanc-mou. Et faire craquer les filles… Oh, cela m’intéressait peu. Je les connaissais toutes depuis trop longtemps pour qu’elles deviennent intéressantes. Seules les étrangères pourraient représenter un intérêt. Les étrangères, et… bah, il y avait Bonnie. Je tentai immédiatement de chasser son visage de mon esprit, mais non, trop tard, elle était arrivée et elle allait rester. Bordel. Ça, ça allait me déconcentrer. Si je voulais bien plaire à quelqu’un, au fond, c’était à elle. Et j’aurais beau le nier, c’était la stricte vérité. Je reportais mon regard sur Graham, qui sembla réfléchir un instant mais ne renchérit rien. Je lui en fus reconnaissant. Ce sujet était sensible, j’en étais bien conscient. Je répondis à son sourire, sincèrement cette fois. On avait ces moments, ces moments ou l’on était véritablement des frères. Ça faisait chaud au cœur, mais je les oubliais vite. Je ne répondis rien. Le sujet était clos.

Je retournai mes yeux vers l’eau, qui ne m’attirait vraiment pas plus que toute à l’heure. Vraiment aucunement. Plissant du nez, je sentais ma motivation s’éteindre peu à peu. J’entendis à peine Graham rigoler et prétendre que ce n’était pas si dur, tellement je me battais contre mon esprit afin de me donner un peu de courage. « Vas-y, alors, si ce n’est ‘pas si dur’ ! » lui dis-je par-dessus mon épaule d’un ton sec. Je le vis grimper sur un rocher, simplement en caleçon tout comme moi, et l’observai les yeux ronds plonger dans l’eau, tout naturellement. Il était dingue, ma parole ! Il m’adressa un immense sourire, mais je vis quand même ses dents claquer. « Tu vois, elle est pas si froide. » Je plissai des yeux, aucunement crédule. « Si tu continues de serrer ta mâchoire aussi fort que cela elle va bien finir par foutre le camp. » Je m’approchai toutefois du rocher sur lequel il était monté et l’enjambai. S’il avait été capable, alors moi aussi, n’est-ce pas ? Prenant une grande inspiration, je plongeai dans l’eau qui, comme prévue, était affreusement et horriblement glacée. Je laissai échapper malgré moi un « bordel ! » avant de m’approcher de Graham, voulant en terminer au plus vite. « Alors, qu’est-ce que je suis censé faire ? Te garder la tête sous l’eau aussi longtemps que possible ? » laissais-je tomber d’un ton râleur, grelottant de tout mon corps. Essayant de bouger dans l’eau, je nageai un peu, pour tenter de me réchauffer le moindrement, mais sans succès. « T’es complètement dingue, tu le sais, ça ? Puis tant qu’on y est, voyons voir qui est le meilleur nageur » dis-je avec un grand sourire. Puis, d’un geste rapide, je me mis à nager aussi rapidement que possible en ligne droite, plongeant parfois ma tête sous l’eau, n’ayant pour objectif que me rendre le plus loin possible. Je m’arrêtai plusieurs mètres plus loin, reprenant mon souffle, me demandant bien ce que me réservait Graham.
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Graham Abernathy
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shoot at the devil ❞ graham et salem _
MessageSujet: Re: shoot at the devil ❞ graham et salem   shoot at the devil ❞ graham et salem EmptyLun 30 Mai - 20:02

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J'étais gelé. Plus que jamais. Mais j'essayais malgré tout de ne pas perdre la face devant Salem et je gardais sur le visage ce sourire -presque- radieux. Mon petit frère me regardait, incrédule, et pendant ce temps j'avais l'impression que l'on me cryogénisait. Je regardais mon cadet, me demandant s'il n'allait pas falloir que j'aille moi même le mettre à l'eau pour qu'il se décide à bouger. Mes jambes battaient l'eau sous la surface. J'essayai tant bien que mal de me réchauffer, de faire passer le sang dans mes jambes, mais rien à faire : si ça continuait, j'allais devenir bleu. Il fallait que mon corps entier bouge. Pour le motiver, je gardai le même rictus sur les lèvres et je lui lançai : Tu vois, elle est pas si froide. Au fond de moi, je me haïssai d'avoir plongé ainsi dans l'eau mais, après tout, j'avais juré de les aider du mieux que je pouvais pour survivre aux Jeux et je comptais bien tenir ma promesse. Si tu continues de serrer ta mâchoire aussi fort que cela elle va bien finir par foutre le camp. J'éclatai d'un rire jaune. Il était comique, quand il s'y mettait. J'étais sur le point de râler, pour de vrai, lorsque je le vis s'approcher du rocher. Enfin. Il l'enjamba et, suivant mon exemple par rapport à la grande inspiration, Salem se décida enfin à plonger. Je me demandais s'il ressentait les mêmes picotements que moi dans les jambes, les bras, les tempes, mais je me retint bien de lui poser la question. Il refit alors surface, lâchant un juron, ce qui me fit rire et cette fois pour de vrai. Il s'approcha ensuite de moi, ce qui me fit très légèrement reculer. Alors, qu’est-ce que je suis censé faire ? Te garder la tête sous l’eau aussi longtemps que possible ? En fait, je savais parfaitement ce que j'allais lui faire faire, mais je préférais le laisser mariner, dans tous les sens du terme. Alors, je le regardai, un air de défi sur le visage. Il reprit : T’es complètement dingue, tu le sais, ça ? Puis tant qu’on y est, voyons voir qui est le meilleur nageur. A peine eus-je le temps d'analyser ses paroles que Salem était déjà entrain de nager. Je soupirai, amusé, et plongea entièrement sous l'eau de façon à ce qu'il ne puisse pas me voir de là où il était. Le matin n'ayant pas gommé toutes traces d'obscurité, il ne fallait pas aller bien loin dans les profondeurs pour passer inaperçu. Au bout de quelques mètres le blondinet s'arrêta et moi, pensant déjà à sa réaction lorsque je passerais à l'action, j'affichais un sourire aux lèvres. M'approchant tout doucement de lui, de ses jambes, évitant les moulinets qu'il faisait avec elles, je finis par le saisir par le pied avant de le tirer vers, dans les profondeurs de l'eau.

Cela me rappelait mes discutions avec Rowan, à propos des Jeux. Il m'avait raconté que, dans la toundra, sous l'eau, on avait l'impression de mourir à chaque mouvement. Ils devaient même aller jusqu'à casser plusieurs mètres de glace avant de pouvoir trouver de l'eau. Et, une fois qu'ils en avaient, ça n'était même pas sûr qu'ils puissent l'utiliser. Certes, nous n'étions pas dans une telle situation, nous avions guère eu à casser la glace pour pouvoir nous baigner mais, mine de rien, on pouvait facilement faire le rapprochement avec la douleur que l'on éprouvait. Je sentais comme si mes organes étaient à l'air, à vif. L'eau semblait les brûler de l'intérieur. C'était horrible. Je comprenais de mieux en mieux ce qu'avait dû ressentir Rowan dans ses Jeux et je me dis que j'avais, encore une fois, eut de la chance de tomber dans cette fichue jungle.

Je sortis la tête de l'eau, prenant cette occasion de respirer comme si elle était tombée du ciel. Puis j'essayais d'apercevoir la silhouette de Salem sous la surface. Finalement, il finit par remonter lui aussi, perçant l'eau avec sa tête. C'est alors que je le fixais. Comme moi, il grelotait. La flotte dégoulinait de ses cheveux, il haletait, les yeux grands ouverts. Quand je le voyais avec une telle expression, c'était comme si je me regardais dans un miroir. C'est dingue comme on se ressemblait, lui et moi. Le même regard hagard, la même façon d'ouvrir grand la bouche quand nous parlions, ce même geste de la tête qui était comme un toc que l'on nourrissait depuis notre enfance. Balançant de l'eau sur lui d'un revers de main, je pris la parole. Alors, ça rafraichit les idées, pas vrai? Et je me remis à rire.


Dernière édition par Graham Abernathy le Mar 31 Mai - 23:34, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: shoot at the devil ❞ graham et salem   shoot at the devil ❞ graham et salem EmptyMar 31 Mai - 2:22

Woah, ça faisait longtemps que je ne l’avais pas entendu rire. Et malgré le froid qui me sciait tout le corps, j’en fus surpris mais ne relevai pas, toutefois j’y repensai tandis que je nageais. Je l’avais senti, dans sa voix, que ça avait été sincère. Étrangement, j’eus presque le goût de sourire. Puis je chassai ces pensées de mon esprit. Il me fallait me concentrer, ça c’était clair, et m’obstruer l’esprit avec ces idioties n’allait pas m’aider. Surtout pas avec Graham comme coach. Et si j’allais dans les Jeux, je ne pourrais même pas me permettre ce genre de choses. La survie serait l’objectif numéro un. Rien d’autre. Mais c’était plus fort que moi. Un frère, ça reste un frère, après tout, non ? Je terminai ma course, finalement, attendant de le voir émerger de l’eau. Eh, je ne le voyais nulle part. L’eau était noire comme la nuit, je n’y voyais rien. Oh oui, ça sentait mauvais. Je me doutais bien qu’il préparait quelque chose d’intense, voir méchant, même voir cruel, c’était tout lui ça. Mais quand même, ça donnait des frissons. Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre, le froid me tiraillait de partout, j’avais presque le goût d’émerger de l’eau et de m’enfuir aussi loin que possible de l’eau, de mon cinglé de frère et de tout ce qui concernait les Jeux de la faim.

Mais il me fallait me ressaisir, car il allait frapper, oh ça oui, je le voyais bien. Je déglutis, attendant qu’il fasse un geste, passant en un éclair tout ce qu’il m’avait appris depuis le début des entraînements. Toujours être préparé à tout, partout, n’importe quand. Je placai donc mes bras de manière à esquiver une attaque, plissant des yeux, patientant. Allez Salem, tu vas l’impressionner. Allez. Puis je sentis quelque chose frôler mes jambes et je me paralysai pendant quelques fractions de seconde. Oh, ça non. Graham – car c’était Graham, il n’y avait pas de doute là-dessus – me tira sur les jambes pour m’emporter sous l’eau. J’eus tout juste le temps de prendre une bouffée d’air avant que mon corps entier sois sous l’eau glaciale. J’avais l’impression de mourir, à chaque seconde, en ce moment-même. C’était trop froid. Beaucoup trop froid. Insoutenable. Et pourtant, il fallait que je me batte. Même si nous étions dans l’eau, c’était comme si ma peau me brûlait, et je me mis aussitôt à me débattre contre la poigne de Graham, qui était assez forte. Il était décidément prêt à tout pour nous apprendre, même à souffrir lui-même. Je ne m’attardai pas sur ce détail, occupé à me débattre comme le diable pour me sentir de cet enfer. Il était fort, mais je l’étais aussi, et je fus libre.

Je mis quelques secondes avant de réagir, comme grisé par le froid. Puis, précipitamment, ma gorge me brûlant, cherchant l’air de manière avide, je nageai jusqu’à la surface et pris une immense bouffée d’air. Malgré la fraîcheur du matin, cela me fit un bien fou et mes yeux, toujours brûlants, se fermèrent quelques instants. Je me sentis étrangement exténué, mes jambes ne voulaient plus nager et pourtant, il me fallait persévérer. Passant une main tremblante sur mon visage, respirant à grands coups, je me tournai vers Graham qui semblait aussi congelé que moi. Il se donnait à fond, c’était tout à fait honorable de sa part. Je ne serais jamais capable de faire comme lui. S’il… s’il n’avait pas survécu aux Jeux, jamais je n’aurais été en mesure de donner de l’entraînement à Maila. J’aurais été bien trop lâche. Il me donnait de la vigueur. Mon admiration pour lui se décuplait dans des moments comme ceux-là. Mais je gardai ma bouche fermée comme un huître. Il me lanca un peu d’eau, un sourire sur le visage. « Alors, ça rafraîchit les idées, pas vrai? » Il commença à rire, et le mien suivi tout naturellement. Quand même, ce n’était pas faux, et j’appréciais son ton léger. « Ça ne fait pas que les rafraîchir, ça les congèle » dis-je d’un ton sarcastique, toujours le sourire aux lèvres, oubliant une seconde le froid de l’eau. Je me mis à bouger frénétiquement sous l’eau. « Tu crois que le Capitole referait la même erreur ? Mettre les tributs dans un froid polaire ? » demandais-je, curieux de connaître son avis. Je savais que des Jeux précédents s’étaient déroulés dans ces conditions. Honnêtement, ça m’enchanterait bien plus d’être dans un endroit désertique. Je me rendais compte que je détestais le froid. Reportant mon regard sur lui, l’observant quelques secondes, je laissai échapper un sourire sonore. « Dis, je savais pas que tu faisais dans le maquillage, maintenant. Ça te fait bien, le rouge à lèvres bleu » dis-je toujours en rigolant. Ses lèvres commençaient à bleuir, les miennes aussi probablement, témoins de la température de l’eau dans laquelle nous nagions. Quel dingue, vraiment.
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MessageSujet: Re: shoot at the devil ❞ graham et salem   shoot at the devil ❞ graham et salem EmptyMer 1 Juin - 0:11

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can I find a place within to live my life without you?
Salem mit quelques secondes à remonter à la surface et, l'espace d'un instant, je cru qu'il avait fait un malaise ou quelque chose dans le genre. Alors, j'hésitai brièvement à plonger de nouveau sous l'eau pour voir ce qui clochait. S'il avait vraiment perdu connaissance, il fallait que je réagisse au plus vite car, avec ce froid, je n'allais pas réussir à le remonter s'il tombait de plus en plus dans les abimes de ce qui se trouvait sous nos pieds. Au moment où j'allais redescendre sous la surface, je vis sa tête remonter. Je poussai un soupire de soulagement quasiment inaudible et posait mes yeux sur lui. Il tremblait tout en se passant la main sur le visage, sûrement pour enlever les gouttes d'eau qui s'accrochait à sa peau et devaient le gêner. Les effets du froid commençaient tout juste à se faire sentir de plus en plus. J'étais secoué de frissons et ma peau était recouverte de chair de poule. Je respirai de plus en plus vite et, en observant Salem, je remarquai que c'était aussi son cas. Je commençai même à avoir des crampes dans les jambes. C'étaient les signes d'une hypothermie, je le savais parfaitement, et nous n'allions pas devoir tarder à sortir de l'eau si on ne voulait pas mourir littéralement de froid. Mais il fallait qu'il s'entraine. Je ne voulais pas encourir le risque de le perdre car monsieur n'avait pas l'habitude du froid. C'était totalement, purement et irrévocablement inconcevable.

Pendant tout le temps où j'étais dans l'arène, dans cette jungle, je n'avais qu'une chose en tête pour me motiver à survivre. Ou plutôt, deux choses : les visages de Salem et Maila. Je ne voulais pas qu'ils voient mourir leur grand frère devant leur télévision, dans le District Quatre. Je n'avais pas envie qu'ils assistent à ma mort, voire même à mon agonie, en étant impuissants derrière un écran. Cela n'aurait pas été digne de la conduite d'un frère. Alors, même lorsque ça n'allait pas, lorsque je cru que j'allais y passer -car oui, c'est arrivé à plusieurs reprises, notamment après le décès de Bonnie-, je les imaginais mort de trouille et j'essayai de faire ce qui était en mon pouvoir pour leur montrer, pour tenter de les convaincre que tout allait pour le mieux, que j'avais juste besoin d'un peu de repos. C'était vrai, mais pas complet. Le moment le plus dur fut lorsque cette saloperie de tribut du douze m'avait enfoncé son couteau dans les côtes. Celui-ci, il n'a pas eu le temps de dire 'ouf' qu'il s'écroulait sur le sol, ma dague entre les omoplates. Heureusement pour moi, la blessure n'était pas profonde, et j'étais encore en état de combattre. Il me fallait juste de quoi entourer ma blessure. Ce fut effectivement trouver le pansement qui resta l'expérience la plus difficile -si on oublie le fait de tuer un humain- durant les Jeux. Encore aujourd'hui, je remercie silencieusement, chaque jour, Maila et Salem de ne pas me poser de questions sur ce sujet. Pourtant, s'ils me les posaient, je leur répondrais. Parce que c'était eux. Et parce que j'avais promis de les préparer à tout, surtout au pire. Durant ma Tournée du Vainqueur, j'ai rencontré la famille de ce garçon et je pouvais lire dans leurs yeux la haine qu'ils nourrissaient envers moi, l'homme qui avait ôté la vie à leur proche sans plus de considération que s'il s'agissait d'un porc que j'avais saigné. Et je les comprenais.

Alors, ça rafraîchit les idées, pas vrai? Pour la seconde fois de la journée, et depuis longtemps, je me remis à rire. En deux ans, je crois que je n'avais pas rit autant en une journée. Quand je suis rentré des Jeux, j'avais complètement changé, allant jusqu'à perdre une partie de cette joie de vivre que j'avais. Claquant des dents, je fixai Salem qui, lui aussi, se mit à rire. Ça ne fait pas que les rafraîchir, ça les congèle. J'ouvris grand la bouche, laissant s'échapper un nouvel éclat de rire. C'était agréable ces moments-là, où on redevenait réellement des frères et non pas seulement un coach et son élève. J'aimais lorsqu'ils revenaient au galop dans des situations inattendu, comme au beau milieu de l'eau glacée. Avant que je ne puisse répondre, Salem reprit : Tu crois que le Capitole referait la même erreur ? Mettre les tributs dans un froid polaire ? J'haussai les épaules. Ils seraient sacrément cons, au Capitole, de refaire cette connerie là. J'en sais rien. Je pense pas qu'ils remettraient des candidats dans une toundra glaciale. Après, peut-être que dans un paysage neigeux, ils le feraient. Ce serait moins risqué, même si les tributs ne seraient pas trop motivés pour combattre. Au moins, dans notre jungle, on arrivait à trouver la motivation pour dégainer nos armes. Il me semble que c'était l'une des premières fois où j'abordais le sujet de la jungle où j'étais tombé depuis mon retour à la maison. Je baissai les yeux, avant de fermer doucement les paupières, revoyant sur fond noir toutes les images qui m'avaient le plus marqué. Puis, remuant légèrement la tête, je rouvris les yeux et balayai d'un revers de main le rideau lacrymale qui les recouvrait, espérant que Salem n'y ferait pas gaffe ou mettrait ça sur le compte de l'eau. Dis, je savais pas que tu faisais dans le maquillage, maintenant. Ça te fait bien, le rouge à lèvres bleu. Je souris de nouveau. Sa bouche aussi, était bleue. Mais légèrement. Comme s'il résistait mieux au froid que moi. Je penchai ma tête vers le bas pour observer mon reflet. Effectivement, on pouvait presque croire à du maquillage. Je relevai les yeux vers lui, un sourire narquois aux lèvres. Oui, ce bon vieux Caesar Flickerman m'avait donné la marque du sien après les interviews de fin de Jeux. J'étais tellement fan que je me suis acheté le même lors de ma dernière visite au Capitole. J'ébouriffai ses cheveux trempés avant d'ajouter, l'air tout à fait sérieux : Mais comme je suis gentil, mignon, adorable je veux bien partager. J'enroulai mon bras autour de sa nuque tandis qu'il commençait déjà à se débattre -pour faire genre, je suis sûr- et, malgré ses efforts, ma bouche réussi à atteindre sa joue. J'y déposai alors un gros baiser baveux avant de le lâcher et de reculer le plus vite possible, craignant la vengeance. Je lui souris alors et finit par déclarer : Je te propose qu'on retourne sur la plage, j'ai la circulation du sang qui commence à dérailler. Comme je savais qu'il ne refuserait pas, je me mis à nager en direction de la terre ferme, trouvant place à côté de mes affaires, m'allongeant sur le sol.
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MessageSujet: Re: shoot at the devil ❞ graham et salem   shoot at the devil ❞ graham et salem EmptyJeu 2 Juin - 23:22

J’en avais entendu des histoires, des dizaines, sur comment la famille c’était important. C’était étrange comme c’était souvent le sujet de conversation numéro un à Panem. Mais en même temps, c’était normal. Et je comprenais. Tout le monde avait peur de perdre ses proches dans les Jeux. Tout le monde. Je n’avais jamais vu une exception, mis à part les gens du Capitole, bien sûr. Mais ceux-là, je ne les connaissais pas beaucoup, sinon pas du tout, alors difficile de porter un jugement. Graham était l’un de ceux qui croyaient fermement à l’esprit de famille. Et même s’il ne le disait pas clairement, ça se lisait dans ses yeux, dans ses gestes. Et après un moment… Je crois que c’est lui qui m’a fait saisir toute son importance. J’aurais déjà tout fait pour ma famille, ça c’était clair, mais en voyant Graham à l’écran, tous les jours, comme cela, pendant les Jeux… Je peux vous jurer que c’est la pire des tortures. On ne s’en était jamais parlé. On n’avait jamais discuté de nous ici, guettant chacun de ses gestes, et je n’avais jamais osé poser de questions sur l’arène. Je n’aurais jamais le courage de lui demander directement. Ce serait comme… Ce serait comme demander à quelqu’un de raconter la mort d’un proche dans les détails. Inapproprié. Et ça ravirait de vieilles blessures chez lui.

Je l’écoutai attentivement parler de la toundra glaciale. J’avais beau me fâcher facilement contre lui, je savais qu’il avait raison et que ses propos me seraient plus qu’utiles si on me jetait dans l’arène. C’était vrai que dans la neige complète, le combat ne serait pas ma priorité, mais plutôt ma survie. Trouver un endroit sûr, quelque chose pour rester au chaud et bien sûr, rester aux aguets… Être toujours prêt à tout. Et tenir ma langue. Au moins, dans notre jungle, on arrivait à trouver la motivation pour dégainer nos armes. Ma tête se releva avec violence. Je le fixai, bouche bée. C’était la première, toute première fois qu’il mentionnait l’arène avec moi. Qu’il mentionnait la jungle, le combat, n’importe quoi. J’avalai doucement ce qu’il avait dit, gravant ses mots dans mon esprit. Je n’osai pas ouvrir la bouche. Pour dire quoi ? J’en ai aucune idée, je ne savais pas quoi répondre, alors je préférai me taire. Pour une fois, il fallait que je réfléchisse un peu, ne pas dire quelque chose que je pourrais regretter. C’était un sujet extrêmement délicat pour lui, après tout. Et il était tout de même mon frère, je ne voulais pas qu’il souffre… Plus comme cela. En silence, je le vis fermer des yeux. Sans doute revoyait-il le tout dans son esprit. Je l’admirais pour être en mesure de vivre avec tout cela. Tout ce qui s’était passé… Ça devait être tellement lourd à porter. Je n’en dormirais pas la nuit, j’en suis convaincu. Puis ses yeux se rouvrirent, et je crus voir des larmes perler, mais sans doute était-ce l’eau. Ou, non, il avait bien le droit de pleurer. Je n’osai à peine bouger. Je n’étais pas mal à l’aise, mais je ne savais pas comment réagir. Je préférais donc ne rien faire – s’il voulait s’ouvrir, il allait le faire, je n’allais pas l’obliger. Pas à ce sujet-là.

Le sourire revint sur son visage à ma remarque et il pencha la tête. Oui, ce bon vieux Caesar Flickerman m'avait donné la marque du sien après les interviews de fin de Jeux. J'étais tellement fan que je me suis acheté le même lors de ma dernière visite au Capitole. Je laissai échapper un petit rire. J’avais toujours trouvé cet homme d’une extravagance extrême et honnêtement, je ne l’appréciais pas plus que cela. Il me semblait trop… superficiel, et ses questions étaient toujours bizarres. Drôle de bonhomme. J’espérais ne jamais avoir à le rencontrer. Mon sourire s’agrandit lorsque Graham m’ébouriffa les cheveux et déclara : Mais comme je suis gentil, mignon, adorable je veux bien partager. Mes sourcils se haussèrent et je laissai tomber un « Non, non, non, non ! » Je tentai de nager plus loin, mais mes membres étaient tellement engourdis que je ne bougeai qu’environ un centimètres, et les lèvres de Graham étaient déjà en train de se déposer sur ma joue. Je laissa tomber une grande exclamation de dégoût, jouant le jeu, même si c’était véritablement dégoûtant. Un gros baiser baveux. Je me jetai de l’eau à la figure immédiatement malgré le froid pour enlever la salive, une expression de totale dégoût sur le visage. « T’es horriblement dégoûtant ! Tu vas tout me passer tes microbes ! » dis-je, toutefois en riant. « Eurk ! » J’eus bien envie de prendre vengeance mais il était déjà loin, un sourire mesquin sur ses lèvres. « Je te jure tu vas le payer, un jour » déclarais-je sérieusement, plissant des yeux. Je te propose qu'on retourne sur la plage, j'ai la circulation du sang qui commence à dérailler. Je laissai tombai, bien malgré moi, un immense soupir de soulagement. « Je commençais à ne plus espérer ce moment et que tu me dises que je devais me construire un igloo ici-même » dis-je en le suivant sur la rive, laissant tomber un nouveau soupir en sortant de l’eau glaciale. L’air n’était pas chaud mais au moins, cela ne me semblait pas être l’hiver infernale. Je me laissai tomber à ses côtés, épuisé, et enlevai les cheveux rebelles qui me collaient sur le front. « Peut-être qu’à force on devient immunisé au froid » déclarais-je d’une voix lasse, fermant les yeux. Puis, je me redressai, pris d’une impulsion, et lâchai tout bonnement un : « C’est la première fois que tu mentionnais les Jeux. » Je ne savais pas ce qu’il allait répondre. Mais je me devais de le partager. Il fallait que je le dise. Et là, je me sentais idiot de l’avoir mentionné. Cela gâcherait certainement la bonne atmosphère qui s’était tranquillement installée, et qui était si rare ces derniers temps.
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MessageSujet: Re: shoot at the devil ❞ graham et salem   shoot at the devil ❞ graham et salem EmptyVen 3 Juin - 23:22

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Le sable qui s'incrustait dans la peau de mon dos semblait étrangement chaud, après le contact de l'eau. Ce n'était pourtant qu'une illusion puisque, comme le soleil était aux abonnés absents, il ne pouvait pas dégager plus de chaleur que d'habitude. Je sentais les grains de sable qui rentraient dans ma chair, parfois même de petits cailloux. C'était assez désagréable mais le froid de l'eau m'ayant totalement épuisé, je ne trouvai pas la force de bouger. Au lieu de ça, je restai allongé à regarder le ciel, la respiration haletante. Puis, du coin de l’œil, je vis Salem me rejoindre et retirer les cheveux qui, à cause de l'eau, restaient collés à son front. Peut-être qu’à force on devient immunisé au froid. Il donnait l'air abattu, en disant cela. Je penchai la tête de son côté pour le regarder. Il avait fermé les yeux, ce qui faisait encore plus ressortir son aspect fatigué. Je déglutis. J'y crois pas trop. Enfin.. Pas si on y reste pas au moins plusieurs jours. J'imagine comme ça a dû être horrible pour Rowan à son retour de la toundra, avec cette histoire de dérèglement climatique des plus total. Je me rendis soudain compte que nous n'avions pas vraiment beaucoup parlé de nos Jeux, Rowan et moi, ce qui pouvait paraître étrange puisque nous nous considérions un peu comme le meilleur ami de l'autre. Dire que tout cela avait débuté parce qu'il était venu me choper dans un coin pour me parler entre quatre yeux de ce que j'avais fait : m'être porté volontaire pour Damis. Rien que le fait que quelqu'un se porte volontaire pour un membre de sa famille était rare mais si, en plus, il s'agissait d'une personne avec qui il n'aurait aucun lien de sang, c'était à la limite de l'improbable. Alors, pendant la session d'entrainement, Rowan était venu me féliciter, en quelques sortes, pour mon acte, mon courage. Et moi, tellement surpris, je n'ai réussi qu'à le remercier et à rebrousser chemin. Ce n'est qu'après les Jeux que j'eus vraiment l'occasion de lui parler et que nous nous sommes rapprochés. Avec toutes ces interviews, tous ces endroits où nous étions conviés lui et moi, nous avons eut le temps de parler, de faire connaissance. De devenir amis, et plus que ça. A mon tour, je fermai les yeux.

C’est la première fois que tu mentionnais les Jeux. J'ouvris un œil. Je ne m'étais pas rendu compte que Salem s'était relevé. Je le fixai, le temps que ses propos montent à mon cerveau encore gelé par l'eau. Il est vrai que je ne mentionnais presque pas les Jeux, quand j'étais à la maison et, quand ça m'arrivait, c'était avec maman, mais jamais devant Maila ou Salem. Je n'avais pas envie qu'ils vivent par procuration les horreurs que j'avais vues, vécues. Qu'ils se rendent compte de la douleur qu'on éprouve en tuant quelqu'un. Qu'ils puissent imaginer ne serait-ce qu'un minimum les cauchemars qui me secouaient, chaque nuit, depuis mon retour de l'arène, depuis que j'avais été sacré vainqueur des quarante-neuvièmes Hunger Games. Je crois que je n'étais pas encore prêt à en parler ouvertement, à la légère. Et puis,Maila et lui ne me posaient pas de questions. Si, encore, ils m'avaient questionné, je n'aurais pas hésité à leur répondre avec le plus de sincérité possible. S'ils avaient voulu savoir pourquoi je mettais jeté dans la gueule du loup, je leur aurait expliqué que je ne pouvais pas laisser Senja voir son petit frère se faire massacrer dans l'arène car, soyons honnête, il n'avait que très peu de chance de survivre dans les Jeux, d'être sacré vainqueur. J'haussai les épaules. Tu ne m'as jamais posé de question, d'un côté. Je me redressai sur les coudes et plantai mon regard dans le sien. Je voyais bien qu'il était gêné : après tout, il aurait fallu être aveugle pour ne pas s'en apercevoir. Comme si je cherchais à le rassurer -ce qui était un peu le cas-, je lui souris. Aller, vas-y, crache le morceau. Qu'est-ce que tu veux savoir? Je m'attendais à toutes sortes de questions. Combien de personnes avais-je vraiment tué? Qu'est-ce que j'ai ressenti en envoyant Bonnie dans la gueule du loup? Vraiment, j'étais prêt à tout encaisser et à lui répondre honnêtement. Ou presque.
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MessageSujet: Re: shoot at the devil ❞ graham et salem   shoot at the devil ❞ graham et salem EmptyDim 5 Juin - 2:21

« J'y crois pas trop. Enfin.. Pas si on y reste pas au moins plusieurs jours. J'imagine comme ça a dû être horrible pour Rowan à son retour de la toundra, avec cette histoire de dérèglement climatique des plus total. » Ça faisait peur, quand même. Je m’imaginai, dans les Jeux, dans un endroit complètement glacial, climat qui m’était totalement inconnu. Il pouvait faire frais dans le district 4, mais jamais de manière extrême. Et la plupart du temps, le soleil rayonnait, malgré les pluies parfois abondantes. La neige, la glace, le froid… Je n’y serais pas du tout à l’aise, ce serait un dépaysement total. La pensée me fit frissonner. Graham pourrait nous préparer à tout, Maila et moi, il y avait des limites à ce qu’il pouvait faire. D’une manière ou d’une autre, si j’étais sélectionné aux Jeux, j’avais bien des chances de me retrouver dans un environnement complètement étranger dans lequel je serais bien vulnérable. Les chances que cette année là, les juges choisissent un arène avec de l’eau en abondance et un climat comme le district 4 étaient si minimes que je ne voulais même pas y penser. La toundra, la jungle… Toujours pour nous surprendre. Et rendre les Jeux plus intéressant pour les spectateurs, tout en faisant souffrir les tributs. Je fermai les yeux. Rester fort et concentré. Et puis, inutile de me faire tout plein de scénarios, rien ne garantissait que j’allais être sélectionné aux Jeux. Mais en même temps, c’était plus fort que moi de m’imaginer la pire situation possible. Puis j’imaginai Bonnie dans l’Arène emplie de neige. Non, impossible. Ce serait impossible. Que ferait-elle ? Comment ferait-elle pour survivre ? La réponse était simple… Elle ne survivrait pas. Et la seule pensée réussit à me donner un coup de pied en plein visage, de me ressaisir et de me concentrer sur Graham. Je l’observai quelques secondes. Parfois, le concept qu’il ait survécu aux Jeux m’échappait. C’était tellement gros… tellement abstrait, en même temps.

Nos regards restèrent accrochés quelques instants. Ça devait se lire dans mes yeux, que je songeais à tout ce qu’il avait du endurer, à tout ce qui était arrivé dans l’Arène. J’avais regardé les Jeux, mais d’une manière très évasive. Je ne supportais pas de le regarder à l’écran comme cela. Je demandais les nouvelles importantes à ma mère chaque matin, d’une simple regard. Je me demandais comment j’avais pu faire pour m’occuper pendant tout ce temps. J’avais fait tout ce qui n’était pas possible, tous les petits travails que l’on ne peut pas accomplir dans le district 4. Cette période me semblait tellement floue… Comme si j’avais décidé, lorsque Graham était revenu, de l’effacer de ma mémoire. Il était là, vivant, c’était l’essentiel. « Tu ne m'as jamais posé de question, d'un côté. » Je baissai le regard sur la rive, jouant avec un petit caillou posé près de moi avec mes doigts. Il avait raison. Je n’avais jamais osé. Peut-être que cela m’intimidait, d’une certaine manière. J’avais tant d’admiration pour lui, et connaître plus de détails sur les Jeux ne feraient que l’agrandir, j’en étais conscient. Puis je le sentis se redresser et nos regards se raccrochèrent de nouveau. Il souriait. Il souriait ? Alors que moi j’étais si mal dans mes… enfin, dans mon caleçon, c’était la seule chose que je portais -. « Aller, vas-y, crache le morceau. Qu'est-ce que tu veux savoir ? » Je lui jetai un regard étonné. « T’es sérieux ? » Il voulait bien répondre à mes questions ? Et moi qui était tellement curieux à propos des Jeux, je me retrouvais devant un mur : qu’est-ce que je lui dis ? Des dizaines de questions se bousculaient dans ma tête, mais j’étais extrêmement gêné de demander n’importe laquelle. Je passai une main sur mon visage, ne sachant que trop quoi faire. Ouais, je ne m’attendais pas à cela. Je pris une inspiration. Il fallait bien commencer quelque part. « C’était quoi, le plus dur ? » Je gardai le contact visuel, attendant de voir ce qu’il allait me répondre, espérant ne pas trop… pousser le bouchon trop loin. « Comment c’est, tuer quelqu’un ? Qu’est-ce qu’on ressent ? » Cette question me bouleversait depuis des années. La simple idée me paralysait. Et si j’avais l’occasion d’avoir un semblant de réponse, je n’allais pas me gêner.
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Graham Abernathy
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MessageSujet: Re: shoot at the devil ❞ graham et salem   shoot at the devil ❞ graham et salem EmptyDim 5 Juin - 3:05

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Aller, vas-y, crache le morceau. Qu'est-ce que tu veux savoir? Je sentis une boule se former peu à peu dans ma gorge, au fur et à mesure que j'imaginais ses questions. Je m'attendais à tout, ou presque. Je me doutais bien que ça lui brûlait les lèvres de savoir comment c'était 'vu de l'intérieur'. J'aurais été pareil, dans son cas. Peut-être même n'aurais-je pas eu la patience d'attendre deux ans durant qu'il me laisse le questionner. En fait, depuis mon retour, la seule personne avec qui j'avais parlé des Jeux à cœur ouvert était notre mère. Pas même Senja, ou Rowan. Non, notre mère. Elle ne me questionnait pas. Pas avec des mots, du moins. En voyant mes cernes, mes poches, elle me demandait avec son regard comment ça allait, qu'est-ce qui clochait. Et elle le soutenait jusqu'à obtenir une réponse descente. Alors, c'est à elle que j'ai confié tous mes cauchemars, tous mes souvenirs que j'aurais préféré ne jamais avoir acquis. C'était la seule qui savait ce qui se passait dans ma tête. Je crois même que Salem et Maila n'étaient pas au courant de ces rêves noirs, sombres, qui hantaient mes nuits. Je ne pus m'empêcher de sourire de plus belle, essayant de cacher l'air triste qui devait découler de mon visage, en voyant le regard étonné de mon petit frère. T’es sérieux ? J'hochai la tête dans un signe approbateur. Oui, j'étais tout à fait sérieux et il valait mieux qu'il en profite car je n'allais pas lui laisser cette opportunité indéfiniment : ça me tuerait à petit feu de devoir en parler constamment. Mais c'était compréhensible qu'il veuille savoir, étant donné que ça n'était guère impossible qu'il doive lui-même partir dans l'arène. Cette putain d'arène. Je continuai alors de le fixer tandis qu'il réfléchissait -sûrement à ce qu'il allait demander. Les gouttes continuaient de dégouliner le long de son torse, de son dos, roulant sur sa peau inlassablement. Le soleil semblait chauffer de plus en plus et je dû me retenir de ne pas me rallonger sur la grève et de fermer les yeux pour m'endormir ici-même. Salem finit par poser sa première question. Ou du moins, sa première vague de questions. C’était quoi, le plus dur ? Comment c’est, tuer quelqu’un ? Qu’est-ce qu’on ressent ? Je ne fus pas étonné d'entendre ces questions-ci. A vrai dire, j'étais certain qu'il me les poseraient. J'avais déjà mes réponses quasiment prêtes. Du moins, pour les deux dernières questions.

Le plus dur dans l'arène? Le fait d'y survivre, tout simplement. Le fait de regarder le ciel chaque soir pour guetter le visage des personnes que vous avez tué, ou dont vous n'aurez pas à ôter la vie. Le fait d'être obligé de dégainer votre arme à tout bout de champs. Le fait de ne jamais être tranquille, toujours sur votre défensive en cas d'attaque. Ou bien même encore le fait de regarder quelqu'un mourir sous vos yeux, sous vos propres coups. Sentir le sang glisser entre vos doigts parce que vous avez arraché l'existence à une personne, parce que vous venez de gâcher la vie d'un nombre incalculable d'autre. Mais pour moi, le plus dur n'avait pas encore été ça. Je pris ma respiration, et je commençai : Le plus dur, ç'a été d'envoyer Bonnie, Bonnie Wainfeelt, entre les mains des autres tributs pour qu'elle se fasse tuer et que, ainsi, on ne remette pas la faute de sa mort totalement sur moi. Quand t'envoie à l'abattoir, si je puis dire, la cadette de la fille dont t'es amoureux, t'es certain que tu te feras haïr. Surtout après les semaines où avait duré notre alliance dans les Jeux. On s'en sortait bien tous les deux. Trop bien. Je voulais pas avoir à la tuer moi-même. Les cris, les hurlements de douleur qu'elle avait poussé dans l'arène me parvenir aux oreilles, comme l'écho d'un souvenir lointain, encore à vif. Je me redressai totalement, appuyant mes coudes sur mes genoux et mon visage dans mes mains. Je tirais légèrement mes cheveux, comme à chaque fois que je me rappelais sa voix. J'avais promis de la sauver et, au lieu de ça, c'est encore pire que si je l'avais tué de mes propres mains. J'aurais dû en finir avec elle depuis le début. C'est ce que je me disais tout le temps. Cependant, je n'avais jamais formulé ce que je venais de dire à voix haute. Pas même avec notre mère. En le faisant aujourd'hui, avec Salem, je me rendais compte que c'était encore une blessure à l'air, qui n'avait pas cicatrisé. Reprenant mes esprits, je sortis mon visage de mes mains et posai de nouveau mon regard sur Salem. Je repris. Quand tu tue quelqu'un, tu ressens pas grand chose sur le coup. T'es dans le feu de l'action, t'as l'adrénaline en toi. Tu sens ta lame s'enfoncer dans la chair de la personne et t'as qu'une envie : en finir totalement avec elle. Alors là, soit tu la laisse agoniser dans d'horribles souffrances la plupart du temps, soit tu l'achève. Dans les deux cas, après que tu ai pris ta décision, tu retournes à ton campement. Ou du moins, tu t'en vas. C'est seulement après que t'y repense et que tu te remet en question. Mes yeux fixaient désormais l'horizon, ce qui se trouvait de l'autre côté du lac. J'avalai ma salive. Je n'avais jamais été très doué avec les mots, c'était un tort. J'aurais aimé avec la qualité d'orateur de Salem. Au lieu de ça, je me contentai de la force physique et de la ruse. Je regardai de nouveau mon frère, l'air de dire 'autre chose?', attendant sa prochaine question.
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MessageSujet: Re: shoot at the devil ❞ graham et salem   shoot at the devil ❞ graham et salem EmptyDim 5 Juin - 6:58

La journée avançait, le soleil se faisait de plus en plus insistant. C’était évident : aujourd’hui, ça allait être chaud et humide, une température comme on en avait souvent dans le district 4. La présence d’autant d’eau rendait toujours la chaleur presque insupportable à cause de l’humidité. Et pendant ces journées là, il n’était pas rare de croiser des épaules et des jambes nues. Sans cela, nous serions comme de la glace dans un fourneau. Mais quand on naissait ici, on s’acclimatait aux journées du genre. Je ne ressentais donc plus du tout le froid de l’eau dans laquelle nous étions à peine quelques minutes auparavant. Cela me semblait comme un siècle complet. À présent, étendu sur la rive, je me sentais sécher malgré la journée qui ne faisait que pointer le bout de son nez. Le soleil se levait vite, bien haut dans le ciel, et avant d’avoir eu le temps de souffler, j’aurais oublié la température cinglante de la rivière. Au moins, nous n’étions plus à l’intérieur, bien que je ne doutais pas qu’elle soit déjà moins froide et qu’elle commence à se réchauffer. Toutefois, l’eau ne devenait jamais très chaude ; elle restait fraîche, ce qui fournissait une véritable bénédiction pendant les journées de grande chaleur. Perdu dans mes pensées, attendant la réaction de Graham, je levai les yeux vers le ciel, observant quelques oiseaux passer au-dessus de nos têtes. Je me sentais à présent comme porter un fardeau, celui d’avoir demandé des détails à Graham, des détails sur une partie de sa vie qu’il désirait peut-être oublié. À quelque part, c’était lui qui me l’avait proposé, mais j’aurais pu refuser, lui accorder un peu plus de répit, encore. Mais mon frère me connaissait, il savait très bien qu’en me faisant une telle offre je n’allais pas la décliner. Et ça faisait deux ans, maintenant. J’ignorais le temps que cela pouvait prendre pour se remettre d’une telle aventure. Certainement beaucoup. Mais s’il le faisait, c’est qu’il était prêt, Graham était loin d’être idiot.

Je le revoyais, à la télévision, aux interviews et sortant vainqueur de l’Arène. Je me souviens parfaitement de ce moment, ou j’avais appris que j’avais encore mon frère, qu’il était un héros à présent, qu’il avait survécu aux Jeux que tout le monde redoutait. Que notre famille ne serait pas brisé une seconde fois, que Maila et notre mère n’auraient pas à subir une autre perte. Que notre Graham pourrait rentrer à la maison, malgré les nouvelles tâches qui l’encombrait à présent. Je me tournai vers lui lorsqu’il commença à parler, écoutant attentivement, sachant qu’il ne répéterait pas. « Le plus dur, ç'a été d'envoyer Bonnie… » Je levai les yeux pour les planter dans les sien. Cela me prit un moment avant de saisir. Il n’y avait pour moi qu’une seule Bonnie, mais ce n’était pas ma Bonnie. C’était celle que Graham avait du… Oui, je me souvenais. « Quand t'envoie à l'abattoir, si je puis dire, la cadette de la fille dont t'es amoureux, t'es certain que tu te feras haïr. » Je pinçai des lèvres une seconde. La petite sœur de Leven, celle que portait Graham dans son cœur. C’était, je crois, la première fois qu’il me disait directement qu’il était amoureux d’elle. Je m’en étais douté, mais savoir qu’il me faisait assez confiance me toucha sur le coup. « Surtout après les semaines où avait duré notre alliance dans les Jeux. On s'en sortait bien tous les deux. Trop bien. Je voulais pas avoir à la tuer moi-même. » Sa voix me fit froncer des sourcils et je me sentis défaillir, comme s’il m’avait transmis d’un coup toute sa douleur, qu’il la partageait enfin avec moi, moi qui ne comprenait pas mais qui voulait en encaisser un peu, juste pour le soulager. Il déposa son visage dans ses mains, comme pour éloigner je ne sais quelles ombres. Je pris une inspiration, je voyais la douleur. Je voulais tant l’aider. Qu’il ait un peu moins mal en pensant à elle. Mais j’ignorais quoi faire. Que pourrais-je dire, sinon l’écouter ? Je me sentis tellement impuissant que je serrai des poings, je serrai des poings tellement fort que mes jointures virèrent au blanc, serrant les dents. Je me sentis en colère. En colère contre tout et rien, pour faire endurer ça à mon frère qui ne méritait pas de souffrir, parce qu’il faisait tout pour aider tout le monde, pour nous empêcher de vivre la même chose. Personne ne méritait ça. Surtout pas lui.

Je repris contenance lorsqu’il se tourna vers moi. Je ne voulais pas qu’il voit ma colère. Je voulais juste qu’il comprenne que j’étais là. J’écoutai son discours sur le meurtre avec attention, le vis détourner les yeux. Cela devait lui emmener tellement de souvenirs. Je me sentis étrangement faible. Comment pourrais-je ? Maintenant qu’il le décrivait, je n’étais plus en mesure de m’imaginer le faire. J’en serais incapable. Ou, je n’en sais rien. « C'est seulement après que t'y repense et que tu te remet en question. » Sans doute le pire moment. Ce doit être le pire. Et moi qui a l’esprit fertile, cela serait de la véritable torture. Il se retourna vers moi, attendant visiblement d’autres questions, mais ses réponses m’avaient tellement embrouillées l’esprit que je ne savais plus quoi dire.

Je me redressai bien droit, bien dans l’idée de lui dire ce que j’avais sur le cœur. Plus de secrets. Plus de cachotteries. On étaient frères. Et j’en avais marre d’être con avec lui, je venais de réaliser qu’il méritait tout le contraire. « Tu n’avais pas le choix » articulais-je lentement, les dents serrés, mon regard planté dans le sien. « C’était elle ou c’était toi. Et tu veux que je te dises ? Aussi horrible que ça va paraître, je suis sacrément content que tu l’ais fait. Parce que si t’aurais eu la moitié de ton courage, tu l’aurais laissé vivre et… » Je reportai mon regard sur l’horizon, inspirant un grand coup. C'était simple : je n'aurais plus de frère, et rien n'aurait été pareil. Mais ca, il le savait. « Alors les autres auront beau dire ce qu’ils veulent, Leven, ses parents, n’importe qui, j’aurai pas peur de clamer haut et fort que je suis sacrément fier que tu l’ais fait. Et s'ils ne veulent pas comprendre, c'est leur foutu problème. » Je me levai, incapable de rester en place plus longtemps. J'arpentai la plage quelques instants, tentant de me calmer. « Tu te rends compte que si t'avais décidé de mourir, je... j’serais personne. Juste un petit con incapable de faire quelque chose de sa peau » déclarais-je en baissant la tête, la rage au ventre. Sentimental ? Non, simplement incapable de se contenir plus longtemps. Il y avait trop de choses en suspens au-dessus de nos têtes. Il fallait se délivrer, et parler franchement. Autrement, les nuages ne s’en iront jamais.
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MessageSujet: Re: shoot at the devil ❞ graham et salem   shoot at the devil ❞ graham et salem EmptyMar 7 Juin - 23:14

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Je ne sais pas pourquoi j'avais proposé à Salem de répondre à toutes ses questions. Peut-être qu'à force d'entendre notre mère me dire d'extérioriser tout ce que je ressentais pour aller mieux et ainsi reprendre ne serait-ce qu'un peu le court de mon ancienne vie, j'avais commencé à croire que ça pouvait marcher. Honnêtement, cette technique n'avait pas fait ses preuves pour l'instant. A part la boule qui obstruait ma gorge et le nœud qui s'était formé dans mon estomac, je ne voyais aucun changement. C'était sûrement l'évocation de la mort de Bonnie qui m'avait fait ça. Ou alors, le fait que j'ai enfin dit à quelqu'un, à voix haute et intelligible, avec des mots clairs que j'aimais Leven. Et encore, ce n'était pas vraiment ça. Je ne l'aimais pas. Elle me rendait carrément dingue. J'aurais tout fait pour elle. Mais mes actes avaient été impardonnables, je le savais parfaitement. Il fallait que je me fasse une raison et rester là à fixer l'horizon n'allait pas m'aider à passer le cap. Alors, je retournai mon regard de nouveau vers Salem. Tu n’avais pas le choix, me dit-il, droit dans les yeux. C'est pas si simple qu'une question de choix. D'autant que si, je l'avais, ce choix. J'aurais pu décider de mourir à sa place et de la laisser vivre, ou du moins de lui laisser une chance d'aller le plus loin possible dans la victoire. Mais au final, j'aurais trahi une promesse faite à trois personnes. Senja, Maila, Damis. Je n'aurais pas réussi à revenir au district. Et après tout, il ne pouvait y avoir qu'un seul gagnant. Revoir leurs sourires, entendre de nouveau les sarcasmes de Salem, sentir l'odeur du café préparé par notre mère le matin, le sable sous mes pieds, le vent dans mon dos.. Ce sont toutes ces choses qui m'ont poussé à me battre, à tuer. C’était elle ou c’était toi. Et tu veux que je te dises ? Aussi horrible que ça va paraître, je suis sacrément content que tu l’ais fait. Parce que si t’aurais eu la moitié de ton courage, tu l’aurais laissé vivre et… Je fronçai les sourcils, sentant cette saloperie de boule dans ma gorge qui s'agrandissait au fur et à mesure qu'il parlait. Car c'était bien la première fois que mon petit frère me disait cela. Je me pinçai légèrement les lèvres. Il ne fallait pas que je lâche tout, que je craque. Surtout pas. Dans tous les cas, j'étais incapable de répondre quoi que ce soit. Alors les autres auront beau dire ce qu’ils veulent, Leven, ses parents, n’importe qui, j’aurai pas peur de clamer haut et fort que je suis sacrément fier que tu l’ais fait. Et s'ils ne veulent pas comprendre, c'est leur foutu problème. Je le regardais avec des grands yeux, fermant fermement les paupières car, sinon, les larmes auraient coulé. Je n'avais pas pleuré dans l'hôtel de Justice. Ni dans le train. Ni dans ma chambre du centre d'entrainement. Ni dans l'arène. Ni quand j'en suis sortit. La seule fois où je me suis laissé aller, c'était une nuit, deux ou trois jours après mon retour au District Quatre, quand tout m'est revenu de plein fouet. Personne ne l'a su. J'ai, encore une fois, tout gardé enfoui en moi jusqu'à ce que la fissure dans l'armure que je m'étais construite s'élargisse encore. A croire que ce jour était arrivé. Tu te rends compte que si t'avais décidé de mourir, je... j’serais personne. Juste un petit con incapable de faire quelque chose de sa peau. Je déglutis, sentant ma vue se brouiller à cause du rideau lacrymal qui s'installait sur ma rétine. Et puis, la première larme coula.

Pourquoi maintenant? Pourquoi devant mon frère? Ça n'aurait pas pu attendre ce soir? Non. Je me sentais tellement idiot que, de nouveau, j'enfouis mon visage entre mes bras, plantant mes ongles dans la peau de ma nuque comme pour me rappeler que je ne devais pas, que je ne pouvais pas pleurer comme ça devant Salem. J'allais lui donner l'image du pauvre type pleurnichard, limite dépressif, et je ne voulais pas. C'était idiot de craquer maintenant après avoir passé deux ans -ou presque- à réussir à faire bonne figure devant tout le monde. Alors c'était totalement incohérent, ces saloperies de larmes. Tellement incohérent qu'elles ne s'arrêtaient plus de couler, se faisant au contraire de plus en plus abondantes. Je collai mes paumes sur mes yeux, espérant ainsi arrêter l'afflux, mais rien à faire. Je resserrai mes genoux contre ma poitrine, les entourant de mes bras. Je me sentais comme un gamin, à chialer comme ça. J'avais besoin d'une bonne baffe dans la figure, voilà tout.

Je m'essuyais les yeux d'un revers de main, comme si ça pouvait calmer cette fichue crise de larmes. Les yeux rouges, gonflés, je regardai de nouveau Salem, gêné comme jamais. Je soupirais. Voilà qu'il devait me supporter dans cet état, en plus de coach autoritaire et exigeant. Ça ne devait pas être facile pour lui tous les jours. J'étais pire qu'un fardeau, à cet instant précis. Lâchant un petit rire désespéré, je dis : Désolé. Je sais pas ce qu'il me prend. Je reniflai, attendant de voir si ça allait mieux. Non. En fait, ça n'irait jamais mieux.
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MessageSujet: Re: shoot at the devil ❞ graham et salem   shoot at the devil ❞ graham et salem EmptySam 11 Juin - 19:24

Sentiment étrange, la colère. Lorsqu’on la ressent, on ne voit plus rien, on ne comprends plus rien, et tout semble aller au plus mal. On serre les dents, on se sent tomber indéfiniment, et on veut au monde entier, à tout et à rien. Tout semble s’écrouler, tout devient rouge, tout ne devient que sang et poussière. La colère. La colère de n’avoir pas fait quelque chose correctement, la colère d’être idiot, la colère que quelqu’un vous ai fait quelque chose, la colère d’être trahi, la colère de sentir qu’on est seul au monde, la colère envers le monde pour son pessimisme. Et pourtant… C’est étrangement libérateur. Une fois calmé, tout semble aller mieux, on est comme rassuré, on a libéré des émotions qui ne faisaient que nous détruire. Je connais beaucoup de gens qui refoulent leur colère. Moi, je ne connais pas ça. Quand je suis fâché, on le sait, ça se lit dans mes yeux, dans mon visage et dans mes gestes. J’en tremble presque. Et je me laisse aller, je crie, je tape ou je marmonne si je me dois d’être silencieux. Et la personne, ou la chose, envers qui je suis en colère le sent toujours très bien passer. Ça se voit. J’étais en colère contre le Capitole. J’aurais voulu me lever et hurler ma haine, aller brûler chaque bâtiment, arracher chaque tatouage et lancer les juges des Jeux dans l’océan. Je voulais qu’il sache que ce qu’ils faisaient était de la torture, du pur génocide, de la persécution, de la corruption, de la cruauté. Les Jeux n’étaient que douleur. Les sourires et les saluts étaient des façades. Personne n’était jamais heureux d’aller dans cet arène. Ou peu. Car ils savent qu’ils pourraient ne jamais en ressortir et sinon, qu’ils allaient en ressortir en n’étant plus vraiment eux-même. Et ce qui me faisait le plus rager, c’était que mon frère était l’un d’eux. Graham… Graham.

C’est pourquoi je le regardais droit dans les yeux et que je désirais vraiment lui lancer tout ce que j’avais sur le cœur. Parce que j’étais en colère et que quand c’était le cas, je ne me contrôlais plus et tout sortait d’un bloc, de manière agressive ou non. Heureusement, je parlais d’un ton raisonnable. Je ne voulais pas l’accuser. Ce n’était pas des accusations. C’était… c’était juste moi. Je le voyais froncer des sourcils, fixer un point, se mordre la lèvre, serrer la mâchoire, sans qu’il ne dise rien. Je ne m’attendais à rien de sa part, je ne voulais pas qu’il dise quoi que ce soit, je ne voulais pas qu’il me serre dans ses bras, rien. Je voulais juste qu’il écoute. Qu’il écoute que, merde, j’étais heureux qu’il soit là avec moi. Ses yeux étaient grands ouverts et je voyais son visage tranquillement changer de couleur. Se mettait-il en colère contre moi ? Oh, peut-être, c’était tout ce que je méritais. Une bonne engueulade, un coup de poing même, pour me remettre sur pied et me remettre les idées en place. Mais en même temps… je savais qu’il était un peu le contraire de moi sur les sentiments. Je laissais toujours tout sortir, trop brutalement, violemment parfois, tandis que Graham gardait tout en dedans. Les deux étaient aussi destructeurs les uns que les autres. L’équilibre, on ne connaît pas. Et ça, ça ne changera pas chez nous. Quand c’est inné, c’est inné. Puis, je vis la larme, petite, innocente, toute douce, tomber de l’œil de mon frère, danser sur le rebord de ses cils pour finalement glisser le long de son visage. Il pleurait. Graham pleurait.

Je n’aurais jamais cru voir cela un jour. Pas de nouveau. Il était devenu si fort, si droit, si… Enfin, il était devenu bien plus solide depuis les Jeux, il cachait tout, il s’occupait de nous mais on ne pouvait s’occuper de lui. Graham, je le croyais sans faille. Mais il faut croire que tout le monde en a une. Le voir pleurer me mis dans un étrange sentiment de léthargie. Le sol se déroba sous moi, la terre cessa de tourner et il ne restait plus que mon frère et moi, étrangement uni par le sentiment familial. Je ne comprenais rien à ce qu’il vivait. Mais le voir comme cela, sa coquille fêlée, réussit à me faire froncer des sourcils. J’étais trop sous le choc pour dire quoi que ce soit. Je ne fis que l’observer tranquillement, incapable de prendre un décision sur la chose à faire. Je n’étais… je n’avais jamais vu mon frère pleurer. Jamais. C’était clair qu’il aurait voulu garder cela comme ça. Il ne voulait pas pleurer, pas devant moi du moins. Je me demandai si ça lui arrivait de le faire, quand il était seul. Certainement. Comme tout le monde. Je baissai les yeux sur la grève un seconde, prenant une légère inspiration. Je n’avais pas voulu le faire pleurer. Mais en même temps… Peut-être était-ce une bonne chose ? Ses épaules ne cessaient de bouger, il sanglotait, rien ne pouvait l’arrêter, il n’était plus avec moi, il était ailleurs. Je me redressai vivement, tendis la main, pour la retirer tout de suite. Que faire ? J’étais devant un mur. Graham. Mon cœur me serrait tellement fort que j’aurais voulu l’arracher et le lancer dans l’eau glaciale, je ne supportais pas de le voir de cette manière. Même s’il en avait de besoin, c’était à se fendre la tête. Ses yeux retournèrent dans les miens. Ils étaient rouges, bouffis, ceux de quelqu’un qui s’était vidé l’esprit, mais qui avait besoin d’encore plus. Il laissa échapper un petit rire. « Désolé. Je ne sais pas ce qu’il me prend. »

Je serrai la mâchoire, ne le quittant pas des yeux. « Ne t’excuse pas. C’est moi qui devrait être désolé, je… je ne voulais pas te faire pleurer. » Quel con ! Je n’avais vraiment pas trouvé autre chose que ça à dire ? D’un geste rapide, je m’approchai de lui, comme par réflexe, soudainement comme le protéger. « Et puis merde, ni toi ni moi ne devrions être désolé. Cette situation est juste... C'est injuste ! Écoute, Graham, je sais que je pourrai jamais comprendre ta... ta situation... Enfin, pas pour l'instant... » Il ne fallait pas que j’oublie la possibilité que j’aille dans l’arène… Possibilité qui me faisait trembler. « Mais… Et je sais que ça n’a jamais été dans nos habitudes, mais… » Je pris une grande inspiration. Lance-toi ! « On est frères, non ? Alors ça devrait être facile. Alors si… si tu as besoin, je… je serai toujours là. Pour toi. Et je suis désolé. Encore. » Je baissai la tête, un peu gêné. Je ne savais plus quoi lui dire à présent. Je déposai ma main sur son épaule pendant quelques secondes avant de la retirer, mal à l’aise. Étais-je un lâche ? Je ne savais juste pas comment réagir, j’avais dit ce qui me venait en premier à l’esprit. Et c’était vrai, j’allais toujours être là.
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